I°/ La
planification
La bonne forme
physique n'est pas un état permanent chez le sportif. Il est impossible
d'être toujours en excellente condition physique.
Le coureur cycliste
doit donc se préparer en vue d'une période relativement courte (1ou 2
mois au maximum) durant laquelle il s'est fixé des objectifs. C'est le
but de la planification.
L'élaboration d'un
programme d'entraînement permet au coureur de planifier son entraînement
en vue d'arriver au meilleur de sa forme pour un objectif précis. Il sait
à l'avance que cet état de forme sera provisoire et qu'il devra
s'accorder ensuite une période de " transition " pour ne pas se
" griller " et préparer éventuellement d'autres objectifs…
Avant toute chose, le
coureur cycliste doit se fixer des objectifs pour la saison. Selon
l'espacement de ces compétitions, il établira ensuite un plan
d'entraînement adapté comme nous allons le voir par la suite.
Le nombre
d'objectifs par saison est limité car il y a un temps minimum nécessaire
à la préparation de chacun d'eux.
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A- La saison
Pour le cyclisme sur route, la saison s'ouvre en mars et
se termine en octobre généralement. On distingue donc trois grandes
périodes au sein d'une saison :
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1~ La période de préparation
:
Elle correspond à l'intersaison. Elle est dédiée à la préparation
de la saison suivante et est primordiale en vue de réussir. En effet,
c'est une période sans compétition qui permet d'enchaîner plusieurs
cycles d'entraînement bien programmés sans devoir récupérer chaque
semaine d'une ou plusieurs compétitions…
Elle se décompose en 2
sous-périodes :
a-La préparation physique générale
(PPG)
Elle permet au coureur de renforcer les groupes musculaires
peu entraînés durant la saison (abdos, buste, dos, bras…) mais
pourtant nécessaires pour s'améliorer (une bonne ceinture abdominale est
nécessaire pour tirer des gros braquets).
La PPG permet aussi au coureur
de pratiquer des disciplines différentes du vélo et ainsi de se
préparer en " désaturant ".
Cette période dure environ 6
semaines (novembre-décembre) durant lesquelles il est conseillé de
pratiquer des disciplines comme le footing, la natation, la musculation
(légère, sans poids), le ski de fond…mais aussi le vélo (sorties sur
route en endurance de base, home-trainer, VTT…) afin de ne pas perdre
les bases techniques fondamentales (la gestuelle). Il ne faut pas
négliger la PPG, surtout pour les jeunes...
Il faut y privilégier le
volume à l'intensité.
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b-La préparation physique spécifique
(PPS)
Cette période permet de reprendre un entraînement cycliste
complet. Elle s'étend sur les mois de janvier et février, jusqu'au
début de saison.
Il faut d'abord augmenter le volume d'entraînement
(allonger la distance en endurance de base) puis l'intensité (intégrer
de l'EMA, puis de la PMA et enfin de l'anaérobie juste avant les
premières compétitions) en baissant alors le volume.
Il faut aussi
intégrer à cette période des séances de musculation - vélo qui
consistent à monter des côtes de pourcentage moyen (6-8%) assez longues
(1 km ou +) sur des gros braquets (52-14 ou + pour un senior bien
entraîné). Selon les muscles à renforcer, il convient de monter assis
sur la selle (c'est la position la plus conseillée pour ces séances) ou
en danseuse.
Il ne faut pas oublier, comme pour le reste de la saison, de
pratiquer une ou deux fois par semaine une séance de gym avec abdos,
pompes, musculation légère d'environ 30-45 minutes pour maintenir le
niveau acquis durant la PPG…
Aussi, certains clubs organisent des stages
d'une semaine dans le sud (soleil !) pour concentrer un volume important
et des intensités élevées afin d'obtenir un effet de
super-surcompensation (comme nous l'avons vu avant) dans les premières
semaines de la saison… Ces stages s'avèrent très souvent efficaces.
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2~
La période de compétition
C'est la saison sur route officielle où tous les coureurs peuvent
participer aux compétitions. C'est dans cette période que le coureur
doit placer ses objectifs. L'entraînement inclut désormais des
compétitions dont certaines seront les objectifs du coureur.
Désormais,
le coureur privilégie une augmentation de l'intensité des efforts (PMA,
anaérobie lactique et alactique) en diminuant légèrement le volume.
L'entraînement doit être qualitatif.
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3~ La période de transition
: c'est la phase qui suit la fin des compétitions et qui précède une
nouvelle période de préparation. Le volume et l'intensité de
l'entraînement y sont très faibles voir nuls. Cette phase ne doit pas
excéder 3-4 semaines car il ne faut pas perdre les acquis de la saison
précédente. Il est conseillé d'y maintenir une activité physique
minimum (gym légère, footing, un peu de vélo à faible allure…) pour
" recharger les batteries " mais ne pas trop perdre son niveau.
B- Le microcycle
Un microcycle contient plusieurs unités
d'entraînement (séances d'entraînement). Il dure généralement 1
semaine. Il permet d'organiser un programme d'entraînement sur 1 semaine
et de planifier les séances de façon à provoquer une sommation positive
des charges en vue d'obtenir une surcompensation. Il faut veiller à
prévoir des temps de repos adaptés (en fonction des filières
énergétiques sollicitées) entre les séances pour permettre la
surcompensation et toute surcharge sur l'organisme. Il faut tenir compte
de la place du microcycle dans la saison pour respecter la progression en
volume et en intensité des entraînements. Il est conseiller de varier
les séances et les parcours d'entraînement afin d'éviter la monotonie.
Il est conseillé de maintenir au moins 2 jours de repos par semaine (on
peut y intégrer une sortie de repos actif d'1h - 1h30…)
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Voici un exemple de
microcycle "classique" pouvant être proposé à un coureur
normalement entraîné en milieu de saison (d'après Gérard Porte, "Le guide du
cyclisme", éd. Albin Michel):
LUNDI |
Récupération
: 1-2h en zone "repos actif" (RA) |
MARDI |
Anaérobie
lactique (AL) |
MERCREDI |
Foncier
(longue distance en endurance de base)
avec 3 fois 20' au seuil anaérobie |
JEUDI |
Anaérobie
lactique (AL) |
VENDREDI |
Anaérobie
alactique (AA) : séries de sprints |
SAMEDI |
Récupération
: sortie courte en repos actif (RA) ou repos |
DIMANCHE |
Course |
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C- Le macrocycle
Un macrocycle est une succession de
microcycles. Il dure entre 4 et 6-7
semaines. Il faut toujours terminer un macrocycle par 1 ou 2 microcycles
de récupération (volume et intensités réduits) afin de permettre la
surcompensation et donc l'amélioration de la forme… C'est l'agencement
des macrocycles qui permet de préparer un ou plusieurs objectifs. Il faut
veiller à une progression adaptées du volume et de l'intensité dans
chaque microcycle composant le macrocycle en fonction de la période dans
la saison et de la proximité ou non de l'objectif visé. La sommation des
microcycles doit permettre une progression si les temps de récupération
sont bien respectés…
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Exemple de progression des
charges de travail au sein d'un macrocycle :
14h |
|
|
|
|
|
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O
B
J
E
C
T
I
F
|
|
12h |
|
10h |
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8h |
|
6h |
|
|
4h |
2h |
0h |
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II°/ Les exercices
d'entraînement cycliste
Le tableau suivant (d'après J-F
Mayer, "Cyclisme - Entraînement, pédagogie", éd. Vigot) présente différents exercices d'entraînement qui
peuvent être inclus dans les séances d'entraînement. Les exercices
" intensifs " (EMA, PMA, anaérobie) ne peuvent être
additionnés au sein d'une sortie d'entraînement ! 1 sortie = 1 exercice
même si bien sûr, l'endurance de base est présente dans toutes les
sorties. Ainsi, une sortie de 2h30 avec un exercice de sprints fait
travailler les sprints mais aussi l'endurance… Je conseille par ailleurs
(dans la mesure du possible) de prévoir au minimum 2h pour une séance
d'entraînement.
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Durée |
FC
de travail
(en % de la réserve de FC + FC de repos) |
Nombre
de répétitions |
Récupération
entre les répétitions |
Nombre
de séries |
Récupération
entre les séries |
Effort |
5
à 10'' |
Effort
max |
3
à 5 |
10
à 15''
(ici, sans pédaler) |
3
à 5 |
20' |
Puissance
anaérobie alactique |
10
à 20'' |
Effort
max |
3
à 4 |
5
à 10' |
2
à 3 |
20' |
Capacité
anaérobie alactique |
20
à 45'' |
Effort
max |
3
à 5 |
Egale
au temps de travail |
2
à 3 |
1
à 3'
(3 fois le temps de travail) |
Puissance
anaérobie lactique |
45''
à 2'30''/3' |
92-95% |
5
à 10 |
Egale
au temps de travail |
2
à 3 |
2
à 9'
(3 fois le temps de travail) |
Capacité
anaérobie lactique |
10
à 15'' |
+85% |
10
à 20 |
10
à 15'' |
5
à 10 |
3
à 4' |
Puissance
aérobie |
+12'
à 1h |
+85% |
Au-dessus
de 20' en continu ou 2-3 fractions de 12 à 20' |
Egale
au temps de travail, à 50% de la PMA |
1 |
- |
Puissance
aérobie |
1
à 2' |
+85% |
10
à 30 |
Egale
au temps de travail, à 50% de la PMA |
1 |
- |
Puissance
aérobie |
2
à 3' |
+85% |
5
à 15 |
Egale
au temps de travail, à 50% de la PMA |
1 |
- |
Puissance
aérobie |
3
à 6' |
+85% |
5
à 10 |
Egale
au temps de travail, à 50% de la PMA |
2
en-dessous
de 6 répétitions, 1 au-dessus |
15
à 20' |
Puissance/capacité
aérobie (mixte) |
6
à 12' |
+70% |
3
à 5 |
Egale
au temps de travail, à 50% de la PMA |
1 |
- |
Capacité
aérobie |
+12'
à 1h |
+70% |
Au-dessus
de 20' en continu ou 2-3 fractions de 12 à 20' |
Egale
au temps de travail, à 50% de la PMA |
1 |
- |
Capacité
aérobie |
+d'1
heure |
+40-50% |
En
continu |
- |
1 |
- |
Capacité
aérobie |
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III°/ L'élaboration d'un
programme d'entraînement
Voici la finalité de ce site internet : permettre à chacun d'établir
son propre plan d'entraînement qui tient compte de son " passé
sportif ", de ses capacités (il est conseillé pour cela de
consulter un médecin), de ses disponibilités (travail, études, famille…),
de ses objectifs…
Quels que soient les objectifs, il faut veiller à
effectuer une préparation physique générale (PPG) de 4-6 semaines.
La
préparation physique spécifique (PPS) qui précède le début de saison doit
donc d'abord voir le volume augmenter (foncier) puis, selon que le début
de saison constitue un objectif ou non, l'intensité augmentera plus ou
moins (le volume baissera alors). La progression dans l'intensité inclura
d'abord des séances d'EMA, puis de PMA, et enfin d'anaérobie lactique/alactique
: avant d'augmenter la zone d'entraînement, il faut augmenter le nombre
de séries ou le temps passé dans chaque zone.
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Ensuite pendant
la période de compétition, il faut prévoir au minimum 1 macrocycle pour
préparer un objectif (celui-ci se situe juste après le dernier
microcycle de préparation).
On peut aussi utiliser 2 voir 3 macrocycles
successifs (avec progression des charges en intensité) pour un objectif
plus important.
Si un coureur a plusieurs objectifs dans la saison, il
faut veiller à récupérer après chaque objectif (baisse du volume et de
l'intensité) avant d'entamer un nouveau macrocycle de préparation.
Si le coureur a un objectif majeur, la période suivant l'objectif
peut permettre au coureur de participer à des compétitions avec une
bonne forme dans l' " inertie " de sa préparation précédente…
Il est conseillé de se fixer au plus quelques objectifs et
il vaut mieux que ceux-ci soient précis. En effet, la forme est un état
très provisoire qu'il est impossible de maintenir longtemps. La forme
devra donc être planifiée (grâce à la programmation) dans une période
très rapprochée (2-3 semaines max) d' l'objectif fixé.
A
l'approche de l'objectif, le volume diminue et l'intensité s'approche du
maximum (comme nous l'avons vu au pragraphe " Planification ") :
c'est là que se fait la différence, il faut savoir souffrir pour
progresser !
Voilà ! J'espère que ces quelques conseils vous seront
utiles dans votre pratique du cyclisme et vous permettront de progresser
comme vous le souhaitez.
Cette rubrique "Entraînement" sera
prochainement complétée...
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